Chemise blanche et pull à torsades
07/06/2021

Depuis la victoire d'Andre Agassi en 1999, qui ajoutait cette année-là le tournoi du Grand Chelem qui manquait à son palmarès de légende du tennis mondial, il n'y a plus eu à ce jour de vainqueur américain à Roland Garros. Soixante ans plus tôt, en juin 1939, un an après la première d'un sujet de l'Oncle Sam à Paris avec le sacre du grand Donald Budge, la finale du simple masculin opposait deux joueurs états-uniens : Robert « Bobby » Riggs et William McNeill, dit « Don ».

don mcneill tennis usa

Outsider, Don le grand blond natif de Chickasha dans l'Oklahoma qui n'était alors même pas classé dans les dix premiers joueurs de son pays, n'avait encore jamais participé à un tournoi majeur. Il était même à 22 ans encore étudiant au Kenyon College dans l'Ohio. Contre toute attente donc, le jeune McNeill supporte la pression et passe par cinq sets pour venir à bout du Français Bernard Destremau au troisième tour, puis élimine le numéro 2 du tableau, le Yougoslave Franjo Punčec, avant de sortir son comptatriote Elwood Cooke en quatre sets accrochés pour se hisser jusqu'en finale.

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Et le samedi 17 juin 1939, il se tient aux côtés de Riggs en chemise blanche et pull à torsades sur le court central du stade Roland Garros pour la présentation de l'ultime rencontre des quarante-quatrièmes Internationaux de France. Peu de temps après, il jettait sa raquette de joie et s'imposait sur la terre battue parisienne en trois sets face à la tête de série numéro un et futur vainqueur de Wimbledon et de l'US Open, sur le score de 7/5 6/0 6/3. Don McNeill avait un jeu d'attaquant et n'hésitait pas à monter à la volée. Lieutenant dans la marine américaine, il incarnait à merveille l'élégance et la classe de ces sportifs américains de l'entre-deux-guerres... et le style John Woodbridge.