Alors que les amateurs de ballon rond sont cette année exceptionnellement privés de compétition internationale avec le report de l'Euro 2020, il y a 70 ans à la même date, la Coupe du monde de football battait son plein au Brésil. C'était la quatrième édition de l'histoire et elle portait encore le nom de Jules Rimet, son fondateur français alors président de la FIFA depuis 1921.

Attribué en 1947 et initialement prévu en 1949, ce Mundial brésilien repoussé d'un an, le premier de l'après-guerre, était celui du renouveau et de la fête, organisé en Amérique du Sud dans un pays déjà débordant de passion pour le futebol qui accueillait le tournoi pour la première fois grâce en partie à Getulio Vargas, le très populaire ancien et futur président, le « père des pauvres », qui avait projeté de faire de l'évènement planétaire un moyen de développer économiquement le pays comme un moyen d'éducation, de culture et de progrès pour le peuple. En 2 ans seulement, le plus grand stade du monde était sorti de terre à Rio pour l'occasion, le Maracanã, ce vaisseau ovale réalisé par un collectif d'architectes brésiliens, un « colisée des temps modernes », atteignait alors une capacité de près de 200000 places. Le samedi 24 juin 1950 s'y tenait le match d'inauguration du Mundial entre les locaux, qui jouaient à l'époque en maillot blanc et le Mexique, avec un nouveau ballon de football lui aussi innovant et conçu tout spécialement pour le tournoi, le « Superball Duplo-T ».

Cérémonie d'inauguration et match d'ouverture le 24/06/1950 au stade Maracanã.

Au soir du 2 juillet, à l'issue des phases de poule - bien que la suite se soit déroulée sans élimination directe, ce qui constitue une exception dans l'histoire de la compétition - 4 équipes étaient qualifiées pour la poule finale qui allait déterminer la nation championne du monde. Le Brésil, hôte et favori a été solide dans son groupe 1, réalisant presque le sans-faute avec 2 victoires face au Mexique 4-0 - dont 2 buts de la star Ademir - et à la Yougoslavie 2-0, la Suisse arrachant le match nul à la 88e au stade Pacaembu de São Paulo.

Dans la poule 2, l'Espagne enregistrait 6 points sur 6 avec 3 victoires face aux États-Unis (3-1), au Chili (2-0) et à l'Angleterre (1-0) dont c'était la première participation à la Coupe du monde. Plus disputé, le groupe 3 qualifiait la Suède après ses succès face à l'Italie tenante du titre mais amputée de 8 joueurs du Torino FC - qui dominait alors le Calcio depuis 4 saisons - tragiquement disparus dans le drame du Superga. Enfin l'Uruguay, déjà vainqueur à deux reprises de la Coupe Jules Rimet, a eu l'avantage de ne jouer qu'une seule rencontre une semaine après le début de la compétition dans sa poule 4, Turquie et Écosse ayant déclaré forfait, soldée par un spectaculaire 8 à 0 face à la Bolivie le 2 juillet à Belo Horizonte. Cet avantage de fraîcheur pèsera-t-il dans la suite de la compétition ? Toujours est-il que le Brésil, à la maison et porté par tout le peuple carioca est plus confiant que jamais alors que se profile le premier match de la phase finale qui opposera la Seleção à la Suède le 9 juillet au Maracanã.

Carte postale souvenir de la « Copa Jules Rimet » 1950 au Brésil.