Revenir plus fort, comme Marcel Cerdan
17/04/2020

Ralenti par la Seconde Guerre mondiale dans son ascension vers les sommets de la boxe mondiale, Marcel Cerdan a frôlé de peu la disparition au propre comme au figuré, a bien failli tout perdre en restant pendant plusieurs mois éloigné des salles d'entraînement et des rings avant de prendre le chemin qui lui permettra de forger sa légende.

En 1939, « l'homme aux mains d'argile » se trouve à Casablanca lorsqu'il est mobilisé dans une unité de transmission de la marine française. Le 13 septembre, il venait de remettre un message au commandant du Pluton, un croiseur mouilleur de mines envoyé dans le port marocain pour y semer un champ de mines défensives, quand celui-ci explose suite à une erreur humaine, détruisant le navire et causant la mort de 200 marins. Pour une heure, Cerdan échappe de peu au drame. Il se retrouve ensuite démobilisé par l'armistice de 1940 et profite de la vie du haut de ses vingt-quatre ans, affranchi de la discipline du pugiliste. Oisiveté, sorties noctures, nourriture et boisson...

Sa carrière de boxeur est à ce moment-là en danger. Le « bombardier marocain » venait de perdre 18 mois à un âge important de son évolution, quelques mois seulement après avoir acquis le titre de champion d'Europe des poids mi-moyens à Milan et alors qu'il entrevoyait de combattre face à Henry Armstrong, une des stars américaines du moment. Son entraîneur et ami Lucien Roupp, avec qui il se trouve à « Casa », le pousse alors à reprendre la voie du travail en installant une salle de fortune dans un garage. Mais les craintes se font sentir lorsque le constat est fait que le jeune Cerdan a perdu en vitesse d'exécution et qualités athlétiques. Néanmoins, peu à peu, le naturel de champion refait surface et il se réadapte au ring. Il effectuera son retour en professionnels victorieusement le 19 janvier 1941 à Alger pour ensuite devenir l'immense champion que l'on connaît et devenir l'un des plus grand boxeurs français de l'histoire. Preuve qu'être stoppé dans son élan, comme pendant une période de confinement, ne veut pas dire être vaincu, peut permettre de réfléchir à mieux viser et de sauter plus haut.